
«J'ai pris de la boue et j'en ai fait de l'or».
Baudelaire est le premier poète du monde
«moderne». Le nôtre. Un «vilain
monde» qui «va finir» car il n'a plus rien
à faire sous «le ciel». Un monde
où le culte du progrès et la passion
de l'argent ont «atrophié en nous
la partie spirituelle», où la mécanique
nous a tellement «américanisés»
que rien parmi «les rêveries
sanguinaires» des utopistes n'atteint
les horreurs de la réalité positive.
Un monde où la «beauté» n'a plus cours.
À moins que l'artiste ne puisse l'extraire
du Mal, la faire apparaître sous forme
de «beauté interlope», tel un «soleil
agonisant», brillant d'une «splendeur
triste». Condamné pour Les Fleurs
du Mal par la justice de son temps,
vivant comme un paria, Baudelaire
- comme le montre ici Robert Kopp -
a fait de l'art son idéal, mais il ne croit
plus au pouvoir rédempteur de la poésie.
Le soleil noir de la modernité est aussi
celui de la mélancolie.
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