La fascination exercée par Paris dans toute l'Europe depuis le
début du XXe siècle se traduit, dès avant le premier conflit mondial,
par l'établissement d'un grand nombre d'artistes dans ce lieu de
liberté d'esprit et de création. Grâce à un enseignement de qualité,
les Académies de peinture ou de musique, notamment, attirent
des Russes, Polonais, Hongrois, Tchèques ou Allemands, futurs
fleurons de l'École de Paris, éminents interprètes de l'Opéra et du
Conservatoire.
Avec les différentes vagues de migration, dont les artistes juifs
fuyant les persécutions, se sont constitués dans la Ville lumière des
réseaux d'amitié avec des artistes français, filières qui s'actionnent
sous l'Occupation et Vichy pour protéger et mettre à l'abri les
victimes du régime. Si l'on connaît l'intervention de Sacha Guitry
et d'Arletty en faveur de Tristan Bernard, il y en eut beaucoup
d'autres, révélées par Limore Yagil.
À la croisée de l'histoire culturelle et de l'histoire politique, l'auteur
remonte aux origines de ces réseaux de solidarité, retraçant
toute une géographie de l'entre-aide, et interroge la signification
qu'il convient de donner à ces différents actes de désobéissance civile.
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