
Cette étude invite à une traversée de l'oeuvre d'une figure majeure
parmi les poètes dits «confessionnels» de Boston, courant formé
à la fin des années cinquante autour de Robert Lowell et de Sylvia
Plath. Elle se concentre sur les recueils publiés par Anne Sexton dans
les années soixante, les plus marqués par les partis pris esthétiques
du confessionnalisme, mais elle est nourrie aussi par les entretiens,
la correspondance et la biographie de la poète. La vie, à la lisière si
ténue de la mort, sera la substance dans laquelle va puiser l'écriture
qui rompt avec la croyance moderniste dans la supériorité de l'art
impersonnel et qui élabore une poétique de la «sincérité».
Influencée par la psychanalyse et par le processus de la
psychothérapie, l'oeuvre prend pour thème la chute dans la dépression
et la folie, l'expérience de la perte, des souffrances de l'âme et du
corps, tout en se situant entre la confession et la manipulation des
faits, au coeur de l'art poétique lui-même. Elle se lit comme une
radiographie de la difficulté de vivre et d'être femme dans la société
patriarcale conservatrice de l'après-Seconde Guerre mondiale, mais
elle invite aussi à parcourir les chemins de la renaissance et de la survie.
Contemporaine de l'émergence du féminisme de la deuxième vague,
la poésie d'Anne Sexton revisite les territoires de l'expérience féminine
dont elle fournit un état des lieux en renouvelant ses représentations
avec audace et un art du verbe flamboyant.
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