À la fin du XIXe siècle, les sciences sont partout. Jusque dans la philosophie,
dans ses différents courants. Il n'est que de se reporter au positivisme
et au scientisme, alors tout-puissants. Même les pensées idéalistes
ou religieuses empruntent au discours scientifique, dans la multiplicité de
brochures qui paraissent alors, une partie de sa rhétorique, fût-elle alors
transformée pour les besoins de la cause : convaincre les lecteurs du bien-fondé
des théories - souvent farfelues - qui y sont exposées.
Mais, à cette époque, que peut la littérature, elle, face aux sciences ?
Question que sont amenés à se poser, à un niveau ou à un autre, tous les
écrivains ou presque de cette période, Paul Valéry en tête.
Quand on est écrivain mais aussi critique littéraire, une autre question
alors logiquement se pose : comment rendre compte d'ouvrages scientifiques
dans une revue littéraire ? Cette question, Alfred Jarry se l'est
ardemment posée, en la mettant en acte, singulièrement, et ce continûment,
ayant été l'un des membres les plus actifs de La Revue blanche.
Mais il n'a pas été le seul, loin de là, à se passionner pour l'irruption
des sciences dans le champ littéraire.
Comme ce livre s'attache à le montrer, divers auteurs à l'aube du XXe
siècle ont pu faire se rejoindre science et littérature, en cherchant à ce que
l'une et l'autre grandissent de cette rencontre, en augmentant considérablement
leur pouvoir d'évocation, et ce sans rien perdre de leur propre
singularité - cette singularité qui définit chacune consubstantiellement,
dans son champ propre.
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