
Après avoir été l'étudiant de Derrida et enseigné plus tard sa
pensée aussi bien à l'université de Libreville au Gabon qu'au
séminaire doctoral de Paris XII en France, il m'incombait de prendre
acte de la mort du philosophe pour écrire ce texte. Ayant mis à
l'épreuve de la déconstruction les pensées de Platon, Rousseau,
Condillac, Nietzsche, Hegel, Marx, Levinas, Heidegger, Foucault,
Blanchot, Mallarmé, Artaud, Searle, Le Man, Kaufman, Habermas,
Derrida s'est avéré être l'un des plus vigilants gardiens de cette même
tradition occidentale dont il a ruiné les mécanismes de réification,
l'assurance et les présomptions pour les revitaliser. Dans cet essai,
j'entendais indiquer et réévaluer les héritages et les enjeux du moment
derridien dans l'histoire de la philosophie. Il a été question de mettre
en évidence ce qui dans cette oeuvre survit à la mort irremplaçable de
l'auteur et qu'il importait de prélever, de préserver, de tenir à l'écart
de toute lecture péremptoire, celle-là même contre laquelle Derrida n'a
jamais cessé de mettre en garde, au nom de son attachement à la
déliaison, à l'aporie, au dessaisissement, et à la pensée de l'abîme, à
l'indécidabilité des énoncés qui adviennent. Ecrit le lendemain même
de la mort de Derrida, ce texte s'est astreint à être plus qu'un hommage
ponctuel, qui entend souligner le caractère redoutable et inaugural des
énoncés derridiens ici revisités prudemment, à l'appui des textes d'une
oeuvre qui a compté 80 livres.
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