Les pratiques d'accouchement et d'abandon secrets ont pris,
en France, des formes différentes, de la Révolution à nos jours.
Quand la Révolution (1793) voulait plutôt mettre la femme au
secret pour la protéger de la vindicte sociale et préserver son
lien à l'enfant, la Troisième République façonna très nettement
la mise au secret de l'enfant abandonné par la rupture totale
de la filiation. Plus tard, l'accouchement «sous X» (1941)
conditionna l'octroi de la confidentialité protectrice pour la
femme en détresse à l'abandon anonyme de son enfant. A partir
des années soixante, l'accouchement «sous X» sembla la
manière la plus «pratique» pour permettre des adoptions
«plénières» fondées sur le mensonge et le mimétisme de la filiation
biologique, au mépris des droits de l'enfant et de la mère
naturelle.
Pourtant, depuis 1978, la tendance au «secret bourgeois» a été
battue en brèche. Pour la première fois, la loi de Ségolène Royal
(2002) a partiellement remis en cause la «culture du secret». En
février 2003, la Cour européenne des droits de l'homme a
approuvé la législation française maintenant la possibilité de
l'anonymat. Aux côtés des familles recomposées ou de l'homoparentalité,
la question de l'accouchement «sous X» participe
désormais à la problématique relative à l'évolution de la
parentalité.
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