«Supposons que dans un roman anglais, un personnage dise it's raining
cats and dogs. Le traducteur qui, pensant dire la même chose,
traduirait littéralement par il pleut des chats et des chiens serait stupide.
On le traduira par il pleut à torrents ou il pleut des cordes.»
Dire presque la même chose n'est pas un essai théorique sur la traduction,
mais une illustration des problèmes que pose la traduction
à travers des exemples qu'Umberto Eco a vécus : en tant qu'éditeur,
en tant qu'auteur, en tant que traducteur. Ce sont ces trois éclairages
que nous retrouvons dans un ouvrage qui fourmille d'exemples. Nul
besoin de maîtriser les langues citées pour comprendre, puisqu'on
est toujours dans la comparaison.
Umberto Eco nous enseigne que la fidélité n'est pas la reprise du
mot à mot mais du monde à monde. Les mots ouvrent des mondes
et le traducteur doit ouvrir le même monde que celui que l'auteur
a ouvert, fût-ce avec des mots différents. Les traducteurs ne sont
pas des peseurs de mots, mais des peseurs d'âme. Dans ce passage
d'un monde à l'autre, tout est affaire de négociation. Le mot est
lâché : un bon traducteur sait négocier avec les exigences du monde
de départ pour déboucher sur un monde d'arrivée le plus fidèle
possible, non pas à la lettre mais à l'esprit. Tout est donc dans le
presque du titre.
M.B.
Un texte qui réjouira traducteurs, enseignants et étudiants, mais
aussi tous les lecteurs d'Umberto Eco.
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