Roberto Rossellini est pour la postérité le fondateur
du néoréalisme avec Rome, ville ouverte et le précurseur
du cinéma moderne avec Voyage en Italie. Premier documentaire
sur la destruction de la vieille Europe par le nazisme, la force
inédite de Rome, ville ouverte provient de la position morale
de son auteur pour qui le réalisme en art est avant tout affaire
de vérité. Avec Paisà, traversée de l'Italie du sud au nord dans
les pas des soldats américains, et Allemagne année zéro, tourné
dans les rues de Berlin en ruines, il signe une trilogie en forme
d'exploration d'un monde inconnu, celui de l'après-guerre.
Il est difficile aujourd'hui de se représenter le scandale
provoqué par le «couple adultère» Ingrid Bergman-Roberto
Rossellini qui engendre cinq grands films que l'on
peut voir autant comme des documentaires sur leur relation
que comme l'observation clinique du nouveau monde
«moderne» qui tente de se rebâtir sur les ruines de l'ancien.
Voyage en Italie est le film de cette révolution du cinéma
qui bouscule les règles du récit comme la nature des
personnages, proposant au spectateur lui-même de vivre
le temps du film une véritable expérience intime. La voie
de la Nouvelle Vague est ouverte.
À partir des années soixante, Rossellini, persuadé que
la télévision est désormais le lieu de toutes les inventions,
consacre la fin de sa vie à une série de téléfilms didactiques
sur l'histoire de l'humanité et de ses grands penseurs : L'Âge
du fer, Le Messie, Socrate... Cette dernière partie de son oeuvre,
la moins connue, tire encore aujourd'hui sa force
de la puissante utopie qui l'a vue naître.
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