Pierre Mendès France et la question du Proche-Orient (1940-1982)

Comprendre le Moyen-Orient

Qui connaît le dernier Mendès France ? Parlementaire isolé lors de l'intervention de Suez à laquelle il s'oppose en 1956, médiateur lors de rencontres qu'il organise à son domicile entre progressistes arabes et israéliens dès 1976 ou encore invité du Président Sadate quand celui-ci se rend à Jérusalem en 1977, Pierre Mendès France, ami des Israéliens et respecté dans le monde arabe aura multiplié tout au long de sa vie les interventions pour promouvoir la paix au Proche-Orient. Populaire en Israël, Pierre Mendès France était aussi considéré, comme une autorité morale dans le monde arabe. Sensible à la création de l'Etat hébreu, Pierre Mendès France défendra toute sa vie la légitimité de celui-ci. Admirateur et ami de personnalités travaillistes comme David Ben Gourion, Golda Meir ou Shimon Pérès, il contribua au renforcement de la coopération franco-israélienne lorsqu'il fut Président du Conseil puis, dans l'opposition, ne cessera de dénoncer le déséquilibre de la politique gaulliste au Proche-Orient. Mais ce soutien à Israël était conditionné à la recherche de paix de ses dirigeants sur lesquels il fit pression jusqu'à sa mort pour qu'ils prennent des initiatives audacieuses vis-à-vis de leurs voisins. Opposé à l'intervention israélienne au Liban en 1982 et convaincu de la nécessité de la création d'un Etat palestinien, il ne fit donc pas, au Proche-Orient, le choix d'un camp mais celui de la paix. Réalisé à partir des archives de l'Institut Pierre Mendès France, des Oeuvres complètes de l'ancien Président du Conseil et d'entretiens avec différentes personnalités parmi lesquelles Jean Daniel, Jean Lacouture, Stéphane Hessel ou encore Georges Kiejman, l'ouvrage nous fait découvrir une facette méconnue de l'engagement politique de Pierre Mendès France.