Qui dans la curie, a tué Saturninus, tribun du peuple, est-ce
le sénateur Rabirius, le Gaulois Celtil, père de Vercingétorix,
le décurion Macer, le centurion Albinus qui se trouvaient
tous dans la curie au moment du meurtre ?
Nous sommes sous le consulat de Cicéron, en 64 avant Jésus-Christ.
Mais le crime s'est passé trente-six ans auparavant.
Catilina et les conjurés aiguisent déjà leurs poignards.
Pour réprimer la conjuration, Cicéron a besoin
d'obtenir du Sénat les pleins pouvoirs. César, jeune mais
déjà ambitieux, ne le veut pas, car Cicéron deviendrait trop
puissant. Pour l'en empêcher, il faut prouver que Rabirius
dont Cicéron est l'avocat, a commis ce crime. Les crimes
d'état, Saturninus étant tribun du peuple, sont imprescriptibles.
Cicéron a besoin de témoins, mais trente-six ans après
le crime, beaucoup ont disparu. Les autres sont dispersés
dans le monde romain. Quintus, frère de Cicéron, Lucullus
le gastronome son ami, partent à leur recherche, à Pompéi,
à Ostie en Italie, à Massilia et à Glanum en Gaule, et même
à Gergovie, chez le père de Vercingétorix. Mais une épidémie
étrange décime ces témoins, sauf le Gaulois, lorsqu'on
leur rend visite. Le procès a lieu au champ de Mars,
devant le peuple romain réuni qui doit prononcer la sentence.
La tâche est ardue pour Cicéron qui écrivit ensuite
sa plaidoirie dans le "De Rabirio" et qui se fera payer de
façon assez surprenante mais digne d'un avocat américain
actuel.
L'imprescriptibilité de certains crimes est revenue à la
mode. Mais peut-on vraiment juger quelqu'un plus de
trente ans après ? Quelle valeur ont les témoignages et est-ce
le même être que l'on juge ?
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