L'innocence
On évoque souvent l'enfance avec une douce nostalgie, faisant mine d'oublier qu'elle peut être aussi le temps des blessures qui restent et qui fissurent, le lieu dont on ne revient jamais tout à fait. Les nouvelles de L'innocence parlent de l'enfance comme champ de bataille originel, plaie d'où s'écoulent les souffrances de l'être et la violence du monde, quand elle pourrait être la matrice des possibles. Elles tissent une réflexion poétique sur la puissance de l'amour et de l'écriture pour espérer se fonder sur les béances du passé, se dresser contre les limitations du réel.
On ne sent plus L'air du soir sur son visage, sa tendresse de jasmin... on n'éprouve plus Le cycle des saisons qui s'imprime dans ses ceLLuLes pour Leur donner Leur rythme, de cerise et de givre. On ne se Lève plus avec Le jour mais avec des machines à quadriller Le temps, à blesser les heures. On n'a pas été mis au monde mais jeté bas, seul et grelottant dans l'infini de L'univers. La guerre.
(Extrait de la nouvelle « La fin »)
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