Peut-on tout acheter ? Une société de l'échange-roi va
implicitement, dans la vie la plus quotidienne, en ce
sens. Mais quel sens, pour la vie de l'homme, dans cette
omniprésence de l'argent ?
Pour aborder une question si grave et si banale - l'homme
et l'argent -, l'auteur, psychanalyste, n'a pas craint de prendre
des risques, celui de parler du «salut» d'une famille en grande
difficulté et celui de la «guérison» d'une petite fille. Avoir et
mettre en oeuvre tous les moyens de «sauver» et de «guérir» :
c'est cela que l'homme demande à l'argent qu'il possède et au
système de valeurs qu'il acquiert ou qu'il achète. L'argent qui
peut tout acquérir..., voilà qui lui confère un «caractère sacré»
et fait de lui une idole pour obtenir ce don de Dieu qu'est la
vie dans le vivant. Comme si l'homme pouvait se donner à lui-même
les moyens de se faire vivre ou de mériter la vie. Et cela, en
dotant son image d'une plus-value imaginaire, idéalement
calculée pour se substituer au manque à être, à cette pauvreté
essentielle qui suscite et accueille le désir de l'Autre :
le présent d'une présence qui se manifeste gratuitement en lui
comme en tous, maintenant et de générations en générations. L'énigme
de l'homme est que la vie qui est sienne lui est donnée dans et
par l'Autre du désir et se donne en lui aux autres. Et ce don de
la vie se révèle en lui quand il répond en son nom de ce qu'il
est, non de ce qu'il vaut.
L'auteur pose la question décisive : «Qu'est-ce qu'un
homme ?» Un «vivant de désir» - mais d'un désir qui ne
saurait jamais être satisfait.
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