Né à Obernai (Alsace), en 1596, dans une famille d'artisans aisée et en
vue, Augustin Güntzer est éduqué dans la confession calviniste. À 19 ans,
après un apprentissage chez son père, potier d'étain, il entreprend à pied
un premier voyage de compagnon. Pendant quatre ans, il parcourt
l'Allemagne et l'Italie, poussant jusqu'à Sienne et Rome où il découvre les
moeurs des «papistes». Un second voyage d'un an et demi le conduit en
Lettonie, au Danemark, en Angleterre et en France. Ces pérégrinations
l'exposent à la faim et au froid, aux bonnes et aux mauvaises rencontres.
À son retour, refusant d'abjurer sa foi, il quitte Obernai, se fixe à Colmar
où il épouse une veuve fortunée de l'élite protestante. Mais la guerre de
Trente Ans fait rage, Colmar est pris par les impériaux, catholiques, et
seul l'exil sauve les protestants de la conversion. Augustin Güntzer
émigre alors à Strasbourg, où il se débat dans les difficultés matérielles,
s'engage comme artilleur et voit mourir sa femme et son fils. Une fois
Colmar repris par les armées protestantes, il s'y réinstalle, mais souffre
du cantonnement des soldats dans sa maison, du manque de pain, des
violences faites à ses filles et du mépris de ses congénères luthériens. À
bout de forces, il se réfugie à Bâle, où il survit comme confiseur et
marchand ambulant. Supplicié par des maux physiques qui se succèdent
depuis l'enfance, il endure de surcroît l'effondrement de ses biens, de son
statut social et de ses réseaux de parentèle pour n'avoir jamais renoncé à
sa foi, ferment de son existence. Il écrit alors l'histoire de sa vie, où il
rend compte à ses enfants de ces déclins et proclame son indéfectible
croyance.
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