Le «mouvement des nationalités» ou «éveil des nations»
germe dès la période romantique pour atteindre son
apogée au tournant du XXe siècle. En cette période de
bouleversements politiques, géographiques et sociaux
qui attisent répulsion et fascination pour les grandes
puissances impériales, les pays d'Europe tentent d'affirmer
leur indépendance, de mettre en valeur leur spécificité
identitaire. La culture est le terrain privilégié de ces
revendications nationales, parfois nationalistes, la
musique au premier chef.
C'est à cette époque qu'ont lieu les premières collectes
des folkloristes. Les musiciens «savants» recueillent les
chants traditionnels et en nourrissent leurs oeuvres. Le
«terroir» semble exprimer le caractère, la langue, l'âme d'une
civilisation. Le folklore hante désormais toute l'Europe
musicale. L'ethnomusicologie fait ses premiers pas.
Les pays évoqués ici (France, Espagne, Russie,
Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie ou pays du nord de
l'Europe) abordent chacun d'une façon différente le
rapport de la musique savante avec la tradition populaire,
et l'investissement sur la nation ne s'exprime pas de
manière identique selon qu'il s'agit d'un État plus ou
moins homogène ou d'un pays luttant pour son autonomie.
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