La société contemporaine considère d'un mauvais oeil les Jeff
Koons et autres Damien Hirst qui ne cachent pas leur désir
de richesse. Pourtant, des artistes ont toujours créé pour
devenir prospères et reconnus. Au XXe siècle, Magritte a
«fabriqué» en série ses pipes qui n'en étaient pas. Mais, bien
avant lui, Cranach fut le peintre fortuné d'une infinité de
Lucrèce, de Judith et autres Vénus, qui se ressemblent toutes -
et se reproduisaient déjà au XVIe siècle comme des clones. La
«Factory» de Rubens, si elle n'était pas franchement rock'n'roll,
n'en restait pas moins un lieu de production quasi mécanisé
destiné à ce que les toiles du maître d'Anvers envahissent
toutes les cours d'Europe. Quant à Courbet, l'homme de L'origine
du monde, il comptait bien sur une fine stratégie médiatique pour
devenir riche et célèbre. Même Van Gogh, l'archétype de l'artiste
maudit, mort pauvre et incompris, avait pour protecteur un des
plus grands marchands de tableaux de Paris, autrement dit son
frère Théo. Ce livre démonte en treize cas courant à travers
l'histoire les idées préconçues sur des artistes qui appartiennent
à la postérité - et prouve, au passage, que l'appât du gain n'est
pas le privilège de la période actuelle.
Un voyage dans la grande histoire de l'art remplie de toutes
petites histoires d'hommes devenus d'immenses artistes.
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