Des tirailleurs sénégalais de la guerre de 14-18 aux squatters de
Cachan, bruyamment expulsés au coeur de l'été 2006, ce livre présente
de nombreux témoignages qui nous éclairent sur un siècle d'émigration
africaine en France.
Si l'entre-deux-guerres a surtout été l'ère des étudiants, marquée
par l'émergence de personnalités comme Léopold Sédar Senghor,
l'émigration populaire que nous connaissons aujourd'hui a commencé
avec la Ve République lorsque, dans sa phase de pleine croissance,
la France recherchait de la main-d'oeuvre non qualifiée pour
ses entreprises. Ce sera le temps des Soninkés, Maliens, Sénégalais
ou Mauritaniens, issus de la vallée du fleuve Sénégal. Ces nouveaux
émigrants, rapidement regroupés dans des foyers, feront déjà l'objet
de toutes les attentions - défendus obstinément par les uns, rejetés
par les autres, selon un mouvement qui va s'amplifier à partir de la
crise économique des années 1970. Des expressions se répandent
alors : «regroupement familial», «intégration», «immigration clandestine»,
auxquelles s'ajoutent, dans les années 1990, «communautarisme»
et «sans-papiers»... Autant de formules qui ne traduisent
qu'imparfaitement la réalité d'une immigration beaucoup plus
complexe qu'on ne l'imagine.
Souvent misérable mais aussi parfois très riche, d'un niveau culturel
allant de l'analphabétisme au doctorat, répartie en une vingtaine de
nationalités et pratiquant les religions les plus diverses, c'est cette
Afrique en France multiple et pleine de paradoxes qui est montrée
ici avec un grand souci d'objectivité et un parti-pris visant à donner
avant tout la parole aux principaux intéressés. Puisse le lecteur trouver
dans ce livre des arguments pour combattre les préjugés racistes
qui entravent notre société.
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