Roman
Alexandre T., scénographe septuagénaire, reçoit
la visite d'une jeune femme algérienne, Ouhria, médecin
qui travaille à l'hôpital Saint-Joseph et attend un enfant.
Elle vient lui demander des comptes sur la mort de son
grand-père Driss, qu'il a connu : en témoigne une photo
des deux jeunes gens, quand ils avaient 25 ans, en
pleine guerre. Alexandre a en effet été appelé mais
il a refusé de se battre et a sympathisé avec un étudiant
en droit, sur le point de se marier. Cette amitié n'a été
comprise de personne et la mort soudaine de Driss,
abattu, en Grande Kabylie, a été attribuée à une trahison
d'Alexandre.
Catherine Lépront écrit un pendant à Esther Mésopotamie,
qui était un magnifique livre sur l'amour inavoué. Ici,
c'est un roman sur l'amitié entre «ennemis». Sur le fond
atroce de la guerre d'Algérie (mais dans les dernières
années, durant une période presque pacifiée en Grande
Kabylie, déjà «nettoyée» de ses rebelles), elle dessine
deux très beaux portraits d'hommes nobles et pacifiques.
Elle réfléchit, bien sûr, sur l'ignominie des périodes
coloniales, sur le rapport de l'Histoire et des destins
individuels, sur la mémoire.
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