Nous prêtons beaucoup à la nature : la
mort, les droits, parfois même les enfants
peuvent être qualifiés de «naturels». On
l'invoque pour tout et son contraire : tantôt
pour réunir et intégrer («tous les goûts sont
dans la nature»), tantôt pour dénoncer ce
qui serait «contre nature» ; tantôt pour
justifier la guerre (la «loi de la jungle»
coïnciderait avec «l'état de nature»), tantôt la paix (au
nom de la nature sociale de l'homme). Et que dire du
présupposé positif à partir duquel on pense d'ordinaire
le naturel par opposition à l'artificiel ? Il est pourtant
des artifices salutaires et des catastrophes naturelles...
Quelle est la place de l'homme dans la nature et sa part
de liberté ? Au nom de quoi l'homme serait-il possesseur
de la nature ? Au carrefour de la physique et de la
métaphysique, de la science et de la théologie, la notion
n'a pas fini de nourrir les controverses, aujourd'hui
relancées par la préoccupation écologique.
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