En novembre 2000,
l'Unesco inscrivait le Val de
Loire et le fleuve au patrimoine
culturel de l'humanité.
Mais voilà six siècles déjà que
les écrivains les inscrivent au
patrimoine de notre littérature.
Nul fleuve n'a suscité autant
d'écrits, autant de passions ou
d'amours et ce n'est pas un
hasard si les tentatives récentes
pour l'enserrer dans un corset
de barrages ont provoqué tant
de remous ou de protestations.
C'est l'un des derniers fleuves
sauvages d'Europe, splendidement
inutile, fait pour les promenades,
les rêves et les
amours, un fleuve de poésie
paressant entre ses bancs de
sable, avec parfois de brusques
colères voire des crises de rage.
Oued et banquise, ruisseau et
Niagara, Loire qui rit et Loire
qui hurle, le fleuve et ses paysages
se sont attirés les plus
beaux hommages des plus
grandes plumes, de Ronsard à
Péguy, de Balzac à Flaubert,
de La Fontaine à Max Jacob,
des plus conservateurs aux
plus révolutionnaires, Gaston
Couté ou Chateaubriand, des
plus anciens comme Charles
d'Orléans aux plus récents
comme Julien Gracq, Jean-Marie
Laclavetine ou Jacques
Lacarrière, sans oublier le plus
fervent d'entre eux : Maurice
Genevoix.