Dans les années 1940, l'ingénieur tchèque Marek invente une
machine révolutionnaire, appelée Carburateur, capable de produire
de l'énergie à peu de frais en fragmentant les atomes et sans
générer de déchets. De quoi illuminer tout Prague avec une noix de
charbon ! Mais en consumant entièrement la matière, l'engin libère
l'essence divine, l'inquiétant Absolu !
Au contact du carburateur, commercialisé à travers le monde par
l'industriel Bondy, on devient croyant partout. Le nouveau Dieu ne
ménage personne : les hommes s'amendent jusqu'aux criminels les
plus endurcis, les bourgeois nantis offrent leurs biens aux pauvres
et l'on pourrait ainsi croire à l'avènement du meilleur des mondes.
Mais plus l'Absolu s'étend, plus les hommes se divisent, car tous
souhaitent se l'approprier comme leur Dieu. Les conflits de religion
se multiplient et deviennent la Plus Grande des Guerres.
Écrit en 1922 alors que l'atome vient d'être découvert, ce roman
témoigne du génie prophétique de Karel Capek (1890-1938). En
sus de cette intuition scientifique, il y tourne en dérision le fanatisme
religieux, met en garde contre les dangers de la globalisation, nous
confronte à l'imperfection morale de l'Homme et à l'absurdité de la
guerre.
Comme dans La Guerre des salamandres (La Baconnière, 2012),
Karel Capek se révèle à travers ce texte, un représentant original
du roman utopique, un précurseur de la science-fiction, en même
temps qu'un maître novateur de la prose tchèque moderne. Et
comme dans tous ses écrits, on jouit à la fois de la vivacité du texte
et de son humour ravageur.
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