Se fondant sur l'idée simple que les relations peuvent soigner, la psychothérapie
institutionnelle a changé le visage de l'institution de
soin : elle en a fait une collectivité où chacun participe et s'engage,
où soignants et soignés coopèrent, où il n'y a pas de murs, mais des réunions
pour parler des problèmes. Ainsi, depuis les années 1950, la clinique de La
Borde accueille des personnes psychotiques dans une communauté de vie qui
préserve la singularité de chacun. Plaçant au centre de sa pratique le collectif,
la liberté de circulation et la responsabilisation des malades, elle a fait des relations
et des activités au sein de l'institution ses premiers alliés dans la proposition
thérapeutique.
Le collectif à La Borde se connaît dans ses effets. Il n'est pas une chose ni même
un organigramme spécifique, mais il a des conséquences observables au plan
intersubjectif (celui des relations entre individus qui construisent les sujets) et
politique. Le collectif est à La Borde le moteur d'une forme sociale originale
que l'auteure analyse. À l'aide d'outils issus de la philosophie et des sciences
sociales, elle entreprend d'en saisir la spécificité, de l'analyser, de le comprendre,
dans l'objectif de nourrir d'autres pratiques dans d'autres lieux.
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