La chute de constantia. Quand le facteur, par une belle journée ensoleillée
d'octobre 2005, remet à Constantia une grande enveloppe blanche, il ne se doute pas
de l'émotion qu'elle va susciter chez sa destinataire. Constantia, bien que grecque, vit
depuis toujours à Istanbul, qu'elle n'a pas quittée malgré les pogroms organisés en
1955 pour chasser de la Ville la plupart de ses compatriotes.
Elle aurait bien préféré que sa fille unique, Anna, partie étudier à Athènes, épouse
un Romiote (un Grec de la Ville - Constantinople, comme la désignent encore les
habitants de la communauté) plutôt qu'un Grec de Grèce. Au moins s'est-elle mariée
à un garçon de Khios, île dont était originaire la propre grand-mère de Constantia.
Son gendre, Yannis, dans la très longue lettre qu'elle parcourt après avoir décacheté
l'enveloppe, la plonge pourtant dans la stupeur : il serait... turc ! À peine a-t-elle lu
ces mots qu'elle tombe en syncope et est immédiatement secourue par sa voisine du
dessous, alertée par le bruit de la chute. C'est avec Vanguelia qu'elle va trouver le
courage de lire dans sa totalité la confession de Yannis.
Alternant, dans le huis clos de leur nuit agitée, extraits de la lettre et commentaires
acides ou consternés des deux vieilles dames, Makridakis livre un formidable portrait de
cette minorité grecque arc-boutée sur ses particularismes. Comme dans une comédie
d'Aristophane, tout finira bien... mais, jusqu'au bout, il maintiendra le lecteur en haleine.
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