En art du spectacle, traiter du pouvoir, off ou in, n'a de sens que
dans le dépassement des limites de sa représentation. Il ne s'agit pas tant
de se plier à la description spectaculaire des mécanismes et des effets du
pouvoir conformément à ce qui, en lui, procéderait de l'image normative,
que d'analyser les systèmes de réseaux instables à travers lesquels il proclame
sa double ambition : se maintenir (intérêt des privilèges conservés)
et servir (alibi de l'intérêt public). Depuis quelques années, on assiste sur
l'écran (grand et petit) comme sur la scène à un nouvel investissement des
questions de mise en forme du pouvoir, synchrone avec la domestication
surmédiatisée de sa besogne. Quelle complexité, quelle réflexion, quelle
opacité aussi, le cinéma et le théâtre réintroduisent-ils alors dans l'acte
de figurer ce qui au quotidien est si volontiers stigmatisé sur l'autel de la
transparence démocratique ? Par quelles pratiques envisager une énonciation
critique et singulière du geste politique en art ? C'est à dessein d'apporter
une contribution à ces questionnements d'ordre aussi bien esthétique que
philosophique que sont réunis les textes de ce numéro de Double Jeu.
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