Aucun de nous, bien sûr, ne songe à oublier la phrase
terrible qui fut prononcée au plus près de la tragédie : doit-on
écrire après Auschwitz ? Je puis comprendre le sentiment qui
l'a dictée, non le verdict implacable qu'elle prononce contre
tout acte d'écriture, comme si la langue, et pas seulement
celle des bourreaux, devait être tenue responsable de la
torture infligée et de l'abjection. Avant qu'il ne retourne au
silence, quelqu'un nous a fait signe, avec des mots, des images
qui bougent, et c'est alors comme si telle voix nous devenait
proche, tel visage que la nuit menace, réclamait de nous, par-delà
le temps et le désastre, de ne pas mourir tout à fait.
C.E.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.