30 août 1999 : après environ quatre siècles de colonisation portugaise et un quart de siècle de colonisation indonésienne, le Timor Oriental, au terme de longues années de lutte, conquiert son indépendance dans la violence, le sang, et les larmes. Pourquoi ce drame ? Comment en est-on arrivé à ce degré de conflictualité extrême alors qu'il s'agit d'un micro-territoire comptant moins d'un million d'habitants et dont les perspectives économiques se limitent pratiquement à ses quelques ressources offshore en hydrocarbure ? Quels ferments sont à l'origine de l'identité est-timoraise et quels facteurs ont engendre cette «culture de la résistance» qui en a été une des caractéristiques majeures ? Les motivations qui ont sous-tendu l'attitude du gouvernement indonésien sous le régime hégémonique de Suharto répondaient-elles à un souci nationalitaire à des intérêts géostratégiques ou encore à une volonté de prosélytisme anticommuniste ? L'immobilisme manifesté longtemps par la plupart des acteurs sur la scène internationale, pris au piège de leurs propres contradictions entre les options des Nations Unies et de leur parti pris de soutenir les autorités de Jakarta, s'explique-t-il par les spécificités de la guerre froide dans la région et ses prolongements à plus long terme ou par les égoïsmes inhibant des Etats parties prenantes à ce dilemme alors que le seul pays occidental à avoir tenté de voler au secours du Timor Oriental est l'ancien colonisateur le Portugal ? Les phases successives de statu quo prolongé et de brusques accélérations dues à des externalités, qui ont marqué le cheminement historique est-timorais signifient-elles stagnation ou plutôt transformation lente et occultée du substrat socio-politique ? Autant de questions auxquelles l'étude s'efforce d'apporter des éléments de réponse.
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