Le pot de fleurs que le Peuple met à la fenêtre de son âme : voilà comment le poète portugais Fernando Pessoa qualifiait la poésie populaire de son pays.
Ces « pots de fleur » - le plus souvent du basilic ou du romarin décoré d'oeillets et de petits étendards de papier de couleur porteurs d'un poème -, nous les trouvons souvent évoqués dans les présents quatrains, s'affichant sur les fenêtres de Lisbonne comme des gages d'échanges amoureux.
Nous voici donc avisés de la thématique majeure de ces 325 petits poèmes écrits entre 1907 et 1935 : l'amour, ses attentes, ses éblouissements et ses peines - les saudades que nous avons / suspendues à notre coeur.
Écrivain prolifique, qui s'est expimé sa vie durant dans des langues, des formes et sous des personnalités extrêmement variées, Pessoa s'inspire ici des cantigas de portugueses (« chansons de Portugais »). Écrites en trovas (versets de quatre vers métrés, rimés ou assonancés), ce sont ces mêmes cantigas qu'employaient, déjà au Moyen Âge, les poètes portugais anonymes contemporains de nos troubadours de langue d'Oc.
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