Un paradis, ce lieu coupé du monde où un personnage mystérieux accueille des criminels pour les rééduquer par le bien-être et la douceur ? Une prison plutôt, où la sexualité est réprimée, où l'on s'espionne mutuellement, où l'on tue, où l'on conspire pour faire condamner un innocent. Peu à peu, insidieusement, le paradis vire à l'enfer.
Hadziyannìdis s'applique à ne jamais réécrire la même pièce ; Cake, par exemple, mettait en scène des personnages apparemment normaux dans un cadre contemporain réaliste, alors qu'Au paradis nous emmène dans un lieu aussi indéterminé qu'improbable ; mais là encore, tout comme dans ses romans et ses nouvelles, on retrouve la patte de l'écrivain, son art de l'inquiétante étrangeté, du sous-entendu menaçant, du mystère progressivement - mais jamais totalement - dévoilé, ces alternances de rire (étranglé) et d'angoisse.
Ce qui distingue peut-être Au paradis, pièce récente, c'est une radicalisation et un pessimisme plus prononcé. Les ellipses et les non-dits sont plus béants que jamais, la fin plus sombre et l'ironie du titre plus cruelle.
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